adelaide ¦ what am i supposed to do when the best part of me was always you ?

**INSCRIPTION** : 17/12/2011

eckart, adelaide.

and when it rains, you always find an escape; just running away from all of the ones who love you. i need an ending, so why can't you stay just long enough to explain ?

NOM: eckart. ► PRENOM: adelaide. ► AGE: 27 années. ► DATE ET LIEU DE NAISSANCE: le seize mai 1984 à Shreveport, Louisiane. ► ORIGINES: américaines. ► STATUT CIVIL: célibataire. ► TRAITS DE CARACTÈRE: lucide, franche, amicale, ironique, amorphe, procrastinatrice.

The fog came out of nowhere.

▽ Lucide ▪ Adelaide n'est pas le genre de femme à se faire des idées, de faux espoirs ou des scénarios. Pas du tout, même. Elle est plutôt très consciente du monde dans lequel elle vit et il lui arrive rarement d'être dans la lune ou de rêvasser. Autant elle voit cela comme une qualité, autant elle se le fait souvent reprocher. Elle sait bien qu'au fond, les autres ont raison.. et elle aimerait bien pouvoir rêver aussi. Mais elle a beau se le dire, et se répéter ''Allez, laisse-toi aller !'', elle n'arrive pas à s'abandonner complètement; elle est trop consciente des conséquences et des répercussions que chacune de ses actions a sur sa vie. ▽ Ironique ▪ C'est probablement un de ses plus grands défauts. Pour certaines personnes, l'ironie, ce n'est pas grand-chose. Mais lorsque l'on connaît bien la jeune femme, on se rend compte que c'est plutôt difficile de vivre avec quelqu'un qui est le trois quart du temps sarcastique. C'est un aspect de son caractère qui est apparu sournoisement dans son comportement, ses paroles et ses gestes depuis quatre ans, à la mort de son petit ami. Ce deuil l'a réellement transformée. Adelaide fait des efforts pour y remédier, essayer d'être la jeune femme enthousiaste et sympathique d'avant, mais elle n'y arrive pas. Elle a perdu de nombreux ''amis'' (parce qu'honnêtement, peut-on appeler ''amis'' les gens qui vous laissent tomber dans un des moments les plus difficiles de votre vie par prétexte que vous changez ?) à cause de ça, et elle sait bien qu'elle déçoit ceux qui sont encore proches d'elle. ▽ Franche ▪ La franchise est une valeur qui a toujours été importante pour Ade, depuis son plus jeune âge; en fait, elle doit tout simplement être née comme ça, pour ça; pour dire ce qui ne lui va pas et ne pas se gêner pour le faire. ▽ Craintes ▪ Depuis la mort de son petit copain, la belle a peur de tout et de rien. Des choses physiques, matérielles; de l'orage, des films d'horreur et du grincement des portes. Des choses psychologiques aussi; peur d'être laissée, peur de s'attacher, peur d'être abandonnée; peur de la mort..

**INSCRIPTION** : 17/12/2011

You can't give up, you're still alive.

« SOMETIMES THE THINGS YOU WANT THE MOST DON'T HAPPEN AND WHAT YOU LEAST EXPECT HAPPENS. I DON'T KNOW - YOU MEET THOUSANDS OF PEOPLE AND NONE OF THEM REALLY TOUCH YOU. AND THEN YOU MEET ONE PERSON AND YOUR LIFE IS CHANGED FOREVER. »
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Je ne pense pas que quelqu'un puisse comprendre ce que je ressens à ce moment même. Ce sont des émotions tellement fortes que je n'arrive pas à les décrire moi-même; je suis incapable de placer des mots sur ces sensations. Ce ne sont pas des choses qui se disent, ce n'est pas aussi facile que de pointer un fruit rouge et de dire ''pomme''. Non, ce que j'éprouve est clairement.. inexprimable.
Je sais, c'est ridicule. Si je n'étais pas dans un état d'euphorie aussi avancé, je pense que j'aurais honte de ce que j'écris.

J'ai toujours été de celles qui méprisent l'amour. Non, ce n'est pas vrai. Correction: j'ai toujours été de celles qui méprisent ce qui entoure l'amour. Les théories du coup de foudre et les ardeurs du premier regard.. Banalité, futilité, me suis-je constamment répété. J'imagine que je n'avais jamais été amoureuse à proprement parler. En réalité, je pense que j'avais peur.. moi qui suit d'un naturel peu craintif, j'angoissais à l'idée de sentir réellement ce qu'était l'amour, à l'idée de devenir aussi dépendante d'une personne. Difficile, à vingt-deux ans, d'admettre à quel point je faisais fausse route.

J'ai toujours dédaigné celles qui trompaient l'homme avec qui elles étaient. Je ne les ai jamais comprises, en fait; comment peut-on faire du mal à ce point à quelqu'un que l'ont dit aimer ? J'ai toujours pensé que la loyauté et l'honnêteté étaient des valeurs de base si simple à respecter.

Ce soir, ma vision a changée sur deux de mes principes fondamentaux: l'amour et la fidélité. La conception que j'avais de moi-même est aussi chambardée.
Ce soir, j'ai l'impression d'être une belle garce. Alors que je parlais à Meg, pendant mon service au bar, il est entré. Il complimentée, on a discuté. Et paf, j'ai compris. Que je ne pourrais jamais être bien avec Matt; que l'homme que je venais de rencontrer cinq minutes auparavant et dont j'ignorais même le nom, était celui qu'il me fallait. Si je voulais m'enfoncer encore plus et sortir les clichés bien rangés au fond de ma mémoire, je dirais que c'est l'homme de ma vie.
J'ai énormément, peut-être même trop de scrupules à rompre avec Matt pour laisser entrer une autre personne dans ma vie, égoïstement parce que je crois bien avoir besoin d'elle, en fait.
Maman, j'ignore ce que je dois faire. C'est con, c'est bête oui, à mon âge, d'aller se plaindre dans les bras de sa mère. Cependant, j'ai besoin de toi, de ton avis plus que jamais.

Adelaide.

« J'AI JUSTE BESOIN DE SAVOIR QU'IL Y A DES CHOSES QUI DURENT. DES TRUCS COMME L'AMITIÉ, COMME LE GOÛT DU CHOCOLAT, LES CHANSONS DES BEATLES, LES SAISONS QUI DÉFILENT. ET PUIS J'AIMERAIS AUSSI CROIRE QUE NOUS, ON VA DURER. »

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Je pense que je n'avais jamais été aussi stressée de ma vie. Les examens, oraux, entretiens d'embauche, ainsi de suite, n'étaient qu'un stress minime comparé à celui que je vivais à ce moment là. Pourtant, lorsque je sentis que ce fut mon tour, je me sentis soudainement apaisée, calme, presque sereine. Je savais ce que j'avais à faire, à dire. Je m'approchai tranquillement du microphone, pris une grande inspiration pour me donner du courage et entamai.« La mort est un destin que nous partageons tous. Personne n'y a jamais échappé. Nous sommes des victimes condamnées toutes à la mort. Il arrive simplement parfois que celle-ci frappe à notre porte alors que l'on s'y attendait le moins. Aussi difficile que ça peut l'être, il faut l'accepter. » Seulement le fait de prononcer ces mots m'écorchait la gorge.
« Ce sont des belles paroles, n'est-ce pas ? Des discours tous faits, tous prêts, qui témoignent presque d'une insensibilité. Vous savez; on ne pourra jamais modifier le passé parce qu'il est figé ainsi. Peut-être est-ce mieux comme ça, je ne sais pas. Je ne peux pas vous le dire pour le moment parce que je n'en ai pas la moindre idée.
Je n'ai la certitude que d'une seule chose en cet instant même: il me manque. Du plus profond de mon être, du plus loin de mes tripes, il me manque. Mon coeur, mon corps et ma tête le réclame. » Ma vue était brouillée par les larmes. Je ne voyais plus le petit morceau de papier où j'avais écrit mon texte. C'était inutile, je connaissais par coeur ce que j'avais à dire.

« Accepter, accepter, accepter. Je me le répète à chaque jour, comme un mantra. N'importe qui vous le dira; c'est l'essentiel. Pourtant, en ving-trois années de vie, c'est ce que j'ai eu de plus difficile à faire.
Je vous assure. Pensez-y bien; et pensez à tous ces gens que vous aimez. Songez qu'une fois qu'elle sont parties, il n'y a plus rien à faire. Elles vous manquent, un point c'est tout. C'est impossible, inhumain de vouloir les oublier. » Je dû m'arrêter un instant pour reprendre mon souffle, et je pris mon courage à deux mains pour terminer:

« Souvent, je me dis que j'aurais préfèré ne pas connaitre Soen. Voilà une pensée bien égoïste, je vous l'accorde. Je le sais moi-même; et je me demande pourquoi j'ai ce genre de réflexion. Parfois, je me dis aussi que j'aimerais ne plus me sentir vide, incomplète, comme si on m'avait arrachée une partie de moi. Je voudrais que lorsque les gens quittent, ça ne fasse pas aussi mal. Puis, je me trouve stupide. Il y a des fois où, je vous l'avoue, je suis heureuse que ce manque, cette absence, ce mal me ronge; je ne suis pas masochiste, non. Il me rappelle simplement comment je l'ai aimé. »
Voilà, c'était terminé. Je me tenais là, devant ces gens comme une misérable, secouée de soubresauts, à les regarder m'applaudir. Je ne méritais pas ces éloges, je n'étais même pas consciente d'avoir touché autant de personnes; j'avais uniquement parlé avec mon coeur. Je descendis donc humble, la tête baissée. Le reste est encore flou dans mon esprit. Je sais que je ne suis pas retournée m'asseoir avec ma soeur. Je suis sortie directement de l'église, me suis assise dans ma voiture et je suis restée là, à pleurer indéfiniment.

« LA VIE AVAIT CONTINUÉ APRÈS, LA VIE CONTINUE TOUJOURS. ELLE TE DONNE DES RAISONS DE PLEURER ET DES RAISONS DE RIRE. C'EST UNE PERSONNE, LA VIE, UNE PERSONNE QU'IL FAUT PRENDRE COMME PARTENAIRE. »

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Je ne suis pas allée à ton enterrement, pardonne-moi. Je ne pouvais pas supporter l'idée que ton corps soit enfoui sous terre. Ça devenait trop réel pour moi. Pardonne-moi.. J'étais assise dans la douche, pleurant, murmurant, en sentant couler l'eau chaude sur mon corps lorsque j'entendis ma soeur crier. « Sors de la, Ade! Ça doit faire une demie-heure que tu y est. Je dois te parler. » Je sortis tranquillement, en prenant mon temps, rien que pour l'énerver. Arrivée dans la cuisine, je fis exprès pour traîner ma carcasse comme si je pesais deux cent livres, mais devant le flegme évident de Meg, j'arrêtai. « Je suis désolée Ade, mais depuis la mort de Soen, tu n'es plus du tout la même. J'ai envie de retrouver ma soeur! Tu sais, la femme énergique, dynamique, enthousiaste ? Tu l'as vue récemment toi ? » Je lui jetai un regard assassin. « Ne me regarde pas comme ça, tu sais de quoi je veux parler. Ça fait quatre ans, Adelaide. Il serait peut-être temps que tu recommences à vivre.. Je comprends ta peine tu sais, mais je.. » « Arrête! Tu t'entends, merde ? On dirait maman. On dirait tous les faux-culs qui m'ont abandonnée. Tu ne peux pas comprendre comment je me sens. Tu ne peux rien comprendre. T'as pas perdu la personne que t'aimais le plus au monde. T'es tout ce qui me reste, Meg. Fais pas chier. »