believing in even the possibility of a happy ending is a very powerful thing.
Depuis qu’il était parti, un vide complet s’était emparé de mon être. C’était atroce. De me demander ce qu’il faisait, ou de me demander s’il avait rencontré quelqu’un. Dès l’instant où sa route s’était éloignée de la mienne, je savais que j’avais eu tort de lui tourner le dos de cette façon. De lui dire que son départ n’allait pas changer ma vie, que cela ne me bouleverserait pas. Comme si il n’avait été qu’un vulgaire individu, simplement de passage dans ma vie si monotone. J’étais trop têtue, trop fière. Lui-même l’avait compris. En fait, je ne savais pas si cette fierté ne cachait tout simplement pas une peur quelconque de le perdre. Je me disais que si je l’éloignais maintenant, les choses deviendraient si simples. Que mon cœur n’aurait plus à se serrer lorsque je croisais son regard, que les frissons que j’éprouvais lorsqu’il touchait ma peau, ne serait qu’un lointain souvenir. J’avais tenté de croire vainement à mes paroles, de l’enlever de ma mémoire, de mon cœur. Mais il semblait y avoir déposé une empreinte indélébile. À chaque coin de rue, je pensais l’apercevoir, parfois, il m’arrivait même pas m’imaginer son rire si sincère. Il était parti, mais il ne m’avait jamais quitté. J’avais tant bien que mal, tenté de refaire ma vie amoureuse. Des échecs complets, qui avait fini par désespérer mes pauvres parents qui se demandaient sans cesse pourquoi j’échouais autant dans ce domaine, alors que je maitrisais tant le reste. Et dans un geste de désespoir le plus complet, ils avaient retournés la ville pour me trouver un garçon suffisamment gentil pour avoir un rendez-vous avec moi, sans perdre de temps pour me présenter une bague de fiançailles. « Je peux te parler maman ? » Le visage crispait, j’offrais un sourire à ma mère comme pour éviter de montrer qu’une scène risquait de se passer. Évidemment, Raphael – l’homme que mes parents me présentait, et mon père, n’était pas dupe. Je n’étais pas aussi désespéré que ça, pour laisser mes parents choisirent mon futur époux. Attrapant le bras de ma mère, on se dirigeait vers la cuisine, sans montrer un sourire forcé, comme pour apaiser la situation de gêne. Refermant la porte après nous, je me tournais vers ma mère, et d’une voix douce mais ponctuée par la colère, je lui disais. « Comment tu as pu faire ça ? Je vais passer pour quoi maintenant ? Une fille qui n’est pas capable de trouver elle-même son futur fiancé ? » Ma mère s’approchait doucement de moi, posant ses mains sur mes bras dans un geste tendre. « Bliss, ne m’en veux pas, j’ai fait ça pour toi. Raphael est un très gentil garçon, il sera parfait pour toi. » J’étais incapable d’être vraiment en colère, parce que c’était ma mère, et que je savais qu’elle ne pensait pas à mal, même si elle venait de blesser ma fierté. « Je ne t’en veux pas, c’est juste que… je ne peux pas. » Je contournais ma mère, pour faire les cent pas, en vérité, faire des fiançailles m’angoissait au plus haut point. Parce que cela rendrait le départ de Kalenh si vrai, même si cela faisait déjà quelques mois, je n'avais jamais perdu espoir d'un retour. « Mais si tu peux, tu as peur de ne pas l’aimer ? Je suis sûre que tu réussiras, et ce n’est pas honteux d’avoir un mariage sans amour au départ. » Pour les gens extérieurs, un tel discours aurait pu choquer, mais pas lorsqu’il s’agissait de ma famille. Mes parents étaient old school, et bien des gens dans cette ville s’était mariés sans véritablement s’aimer, comme mes propres parents. Ils étaient finalement tombé amoureux l’un de l’autre, et cela faisait 30 ans qu’ils étaient mariés. « Tu ne comprends pas. Je suis sûre que c’est un très gentil garçon, mais… » Ma mère ne m’avait pas laissé le temps de finir, qu’elle s’était approchée de moi, le regard inquisiteur. « Tu aimes quelqu’un d’autre ? » Le rouge me montait aux joues, tandis que je baissais le visage pour cacher mes émotions. « Non, non, ce n’est… ce n’est pas ça. » Je mentais, ma mère ne savait pas pour Kalenh, et je préférais que ça reste ainsi. « Dans ce cas, tu n’as pas de raison de refuser. Vas au moins à un rendez-vous, et tu verras bien. » De toute façon, je savais que mes parents feraient toujours en sorte que je sois avec Raphael. Plus tard, après le premier rendez-vous, il m’avait présenté une bague, en me déballant toute l’histoire de cette bague, et qu’il voulait que je devienne sa femme. Qu’il était prêt à tout pour que je l’aime. Le côté fleur bleu en moi avait craqué grâce à ce discours. J’avais acceptée, mais une grande partie de mon être espérait que Kalenh revienne. Mon cœur lui appartenait, et j’osais enfin me l’avouer.