Cinq heures. Cela faisait déjà cinq heures que j’étais enfermée dans ma chambre, un casque sur les oreilles, en train d’essayant de craquer le code WiFi de Jäxhen. Après de nombreuses tentatives, j’ai finalement abandonné. Internet ne ferait pas partie de mes activités quotidiennes, j’allais donc devoir continuer de me contenter de la télévision, du solitaire et de la lecture. Mais là, je n’avais vraiment aucune envie de me mettre devant la télé à rien faire, ou de lire quelconque livre. J’avais juste envie de sortir, de prendre l’air. D’un bout, je me suis levée du lit, après avoir éteint mon ordinateur. Je posai le casque sur la table de nuit, et sorti enfin de ma chambre. « JÄÄX , t’es où ? » Pas de réponse. A croire qu’il était parti sans que je n’ai eu le temps de lui demander si je pouvais aller prendre l’air juste une demi-heure. A la cuisine, je trouvai un petit bout de papier chiffonné sur lequel était écrit « sorti régler quelques affaires. Réponds au moins quand on t’appelle. » Génial. Il n’allait pas revenir avant des heures. Et j’allais m’en prendre plein la tête parce que je ne l’ai pas entendu me prévenir. Finalement, ça tombait bien qu’il soit parti. Je n’avais aucune envie de le voir. Je mis le papier à la poubelle, avant de retourner dans ma chambre chercher mon paquet de cigarettes. Cela faisait des mois que je n’avais pas fumé. J’avais gardé ce paquet en cas de besoin ou d’envie. Au choix. Là, il s’agissait seulement d’une envie. J’en avais fini avec cette merde depuis longtemps. J’en pris une, avant de chercher mon feu et d’aller sur la terrasse. Après l’avoir allumée, j’eu un petit instant de mélancolie. Les clopes du soir avec Thomas me manquaient. Nos rires, nos délires, nos engueulades me manquaient. Je failli même pleurer. Mais les larmes ne coulèrent pas. Je n’étais pas si faible pour pleurer rien qu’en y repensant. Je pris une latte, deux lattes, puis trois. Je crois que j’aurais dû reprendre depuis longtemps. Je vis passer le voisin devant la maison, toujours aussi souriant qu’à son habitude. Il avait toujours l’air joyeux, c’était vraiment impressionnant. Il me fit un signe que je rendis par politesse. Il ne m’inspirait pas confiance. D’autant plus qu’il m’observait bizarrement les peu de fois que je sortais. Ils devaient certainement se faire des films. Mais je ne chercherai pas la raison pour laquelle il est bizarre, je n’avais pas envie d’être séquestrée autre part.

Une fois ma clope terminée, je suis rentrée m’assoir sur le canapé. Je du bien rester cinq minutes à me demander si j’allais sortir ou pas. Finalement, je décidai de sortir. De toute façon, Jäxhen ne le saurait pas, si mes calculs sur son retour étaient bons. Pas vu pas pris, comme on dit. Il fallait juste que je trouve un endroit où il n’allait jamais. Le bar du bout de la rue. Il disait toujours que les serveurs étaient incompétents et les clients idiots. Tant pis, je me joindrais aux idiots, mais c’était pour la bonne cause. Je me sentirai mieux une fois que j’aurais pris l’air et bu un bon whisky dans ce bar, entourée de gens bien gentils bien qu’idiots. Le sourire aux lèvres, je pris mon manteau, préparai mon sac et me dirigeai vers le porte. Je n’eus pas besoin de l’ouvrir, Jäxhen le fit pour moi. Il se retrouva juste en face, sur le pas de la porte, alors que je m’apprêtais à sortir. Mes plans tombaient à l’eau, et j’allais passer une mauvaise soirée. Il aurait dû rentrait plus tard, bien plus tard. Et voilà qu’il était là, et qu’il m’avait prise sur le fait. Tant pis, je n’entendrai pas les ragots du quartier, je n’écouterai pas les blagues de l’alcoolique du bar et je n’entendrais pas les mamies parler de leur chats. Je reculai d’un pas, sans le quitter du regard et Je lui accordai mon plus beau sourire d’ange. Je failli lui refermer la porte au nez, mais c’était un peu trop risquer. Il ne devait déjà pas être vraiment très heureux de me voir en train de sortir, je n’allais pas non plus en rajouter. Je me suis donc contentée de me diriger vers la cuisine, j’ai enlevé mon manteau et j’ai posé mon sac, avant de m’assoir, comme si de rien était. J’espérais sincèrement qu’on ne s’engueulerait pas ce soir. Je n’en avais aucune envie. Dans le pire des cas, je retournais dans ma chambre, là où j’avais déjà passé cinq heures dans la journée.