« Ça faisait un moment Lysander … » Le jeune homme sourit. Oui, cela faisait longtemps. Des mois sans doute. Peut-être même un an. Il ne savait plus trop. Les jours avaient passés, les choses s’étaient enchainées, si bien, qu’il avait cessait de compter les jours. Elle était partie. Il ne lui en voulait pas, il l’avait même encouragée à le faire. Ils s’étaient beaucoup écrits, tous ses mois où elle avait été loin,, où elle avait voyageait dans tant de pays différents, si bien qu’elle était devenue la plus fidèle de ses amies. Celle qui ne passait pas dans sa vie sans raison pour s’en aller après. Une amie, une simple amie qu’il retrouvait après tout ce temps. Il ne la reconnu pas du premier coup, trop perdu dans ses pensées alors qu’il arpentait la rue, la tête pleine de réflexion. Ce fut son sourire qui changea tout. Le sourire de celle qui lui avait tant appris de la vie ses dernières années. Elle lui avait fait comprendre ses erreurs, elle l’avait poussé à dépassé ses limites et lui, il l’avait poussée à réaliser ses rêves, sans vraiment imaginer que c’était ça qui la pousserait à partir si loin de lui. Mais elle était là, aujourd’hui, à New-York. Il lui rendit son sourire avant d’aller la prendre dans bras, une étreinte simple mais qui exprimait à quel point il était content de la revoir. « En effet Emily. Qu’est-ce qui te ramène à New-York ? » Elle haussa les épaules avant d’enfoncer les mains dans ses poches avec ce petit sourire en coin qu’il lui connaissait si bien. « J’ai rencontré ce gars. Il avait tout pour être parfait tu sais, tout à fait mon genre d’homme. Je crois qu’entre lui et moi ça aurait pu être sérieux … » Il la regarda, un sourcil haussé alors qu’elle avait commencé à avancer dans les rues et que lui, il la suivait. « Et ? » Encore un haussement d’épaule alors qu’elle continuait sa route sans vraiment savoir où elle allait. « Je sais pas. Je me suis retrouvée là, avec lui, sur une plage au soleil, alors qu’ici ça caille grave, j’avais oublié les hivers New-Yorkais … Bref, j’avais toute cette perfection devant moi et j’ai eu comme un flash de ma vie future … pour faire court, ça finissait en papiers de divorce et assiettes cassées alors je me suis enfuie …. » Il avait parfois du mal à la comprendre, mais elle avait toujours été comme ça, elle ne croyait pas au miracle de l’amour, elle semblait n’avoir aucun rêve, elle se contentait de vivre au jour le jour sans se poser de question et c’était ça qu’il admirait chez elle, elle était tout ce qu’il n’était pas. « T’es bizarre parfois je crois … Attend, faut que j’aille par là … » Il tourna à l’angle d’une rue instinctivement. Il savait où il allait, elle, elle se contentait de le suivre en racontant ses aventures de voyages, ses maladresses qui dessinaient un sourire sur les lèvres du jeune homme. Finalement, il s’arrêta dans une bijouterie dans laquelle elle entra sans vraiment se rendre compte d’où elle était, tellement elle était prise dans ses histoires. « Tu vois c’était genre la plus grosse honte de ma vie, je parlais pas un mot d’indien en plus alors impossible de me faire comprendre … » Il ne l’écoutait presque plus maintenant qu’il avait en mains ce qu’il était venu chercher. Cet écrin qui contenait ce qu’il voyait déjà comme son avenir. Un avenir tellement heureux. « Tu m’écoutes ? C’est quoi ça ? » Elle lui arracha l’écrin des mains, ce qui le ramena à la réalité. Elle ouvrit la boite et resta les yeux écarquillés face à ce qui était dedans. « C’est … Tu …. Pourquoi tu m’en a pas parlé ? » Soudain, il se sentit un peu gêné, il disait tout à cette fille et pourtant, il ne lui avait pas dit ça, comme persuadé qu’elle aurait essayé de lui faire comprendre qu’il faisait fausse route, c’était tout à fait elle ça. Il haussa légèrement les épaules avant de récupérer l’écrin. « Je t’ai parlé de ma petite amie non ? » oui il l’avait fait, mais jamais il n’avait mentionné à quel point c’était sérieux. « Oui, dans quoi ? Trois lettres à tout casser ! Soit t’es tombé sur la tête et tu vas faire ta demande à une fille que tu connais à peine, soit c’est vachement sérieux et tu ne m’en a jamais touché le moindre mot ! » Elle était vexée, c’était bizarre. Elle se sentait presque trahie et son cœur battait à la chamade. Elle ne comprenait pas cette réaction. « Désolé … C’est sérieux, j’avais juste … pas envie de m’étaler sur mes historie de cœur … » Elle leva les yeux au ciel. Qu’il était bête parfois, elle laissa cette soudaine impression de jalousie de côté avant de se ressaisir, elle était la bonne amie, elle n’était que ça et lui, aussi débile qu’il était il ne comprenait pas qu’elle voulait plus que ça, qu’elle était revenue parce qu’elle savait que son avenir était vain avec ce type sur la plage, parce qu’il qu’y avait que Lysander, il n’y avait toujours eu que lui et ce baiser qu’ils avaient échangés à une époque très lointaine, quand elle était arrivée à New-York, qu’elle l’avait rencontré dans cette boite où elle était chargée de photocopies, ce baiser qu’ils avaient tous les deux voulu oublier rapidement à cette époque où ils avaient chacun quelqu’un d’autre dans leur vie respectives. Une époque qui aujourd’hui lui semblait bien loin à elle et que lui, il avait sans doute oubliée.


« Lysander, qu’est-ce que tu fais devant ma porte ? Rha, tu pus l’alcool mec. Va falloir te ressaisir, ta copine t’as lâché depuis des mois maintenant ! » Il soupira, c’était vrai, mais il ne savait pas vraiment pourquoi il buvait ce soir, il ne savait plus trop ce qu’il faisait de sa vie. Elle s’installa à côté de lui sur la marche avant de lui piquer la bouteille qu’il avait en main et d’en boire une gorgée. « Tu as perdus ta langue ? » Il lui jeta un regard et lui adressa un léger sourire. « Non … Elle est juste un peu lourde à cause de l’alcool .. » Elle rigola, ce rire si léger qu’il aimait tant entendre. « Pauvre petite chose que tu es. » Elle lui sourit avant de boire une nouvelle gorgée. « Ouaip … » Il laissa échapper un soupire. « Bon alors, pourquoi tu es venu boire devant ma porte ? » Il haussa les épaules, il n’en savait rien, ça avait été comme un reflexe. « Je sais pas trop Emily … J’avais envie de te dire … Je t’aime bien … Je t’ai toujours bien aimée. » Elle haussa les sourcils, qu’est-ce que c’était que ça ? Une déclaration d’amour de la part d’un type qui quelques mois plus tôt était sur le point de ce fiancer, à cette époque où elle, contrairement à cette Lisbeth, elle aurait dit oui sans hésiter. Qu’est-ce qu’elle pouvait le détester des fois, ou qu’est-ce qu’elle pouvait se détester elle-même, elle avait trop tendance à croire que tout le monde comprenait tout d’elle, alors qu’elle était en fait enfouie sous une carapace impénétrable. « Ha oui ? Moi aussi je t’aime bien … » Elle détourna le regard avant d’avaler une autre gorgée d’alcool. Elle ne savait pas trop comment réagir face à tout ça, après tout, il était soul. « Mais pourquoi tu restes bloquée là Emily ? Je me suis toujours demander pourquoi tu n’essayait pas d’avancer … Tu es là, à faire des photocopies et des cafés pour des mecs qui se croient supérieurs parce qu’ils écrivent des articles de merde … Des mecs qui se tapent les copines des autres dans des bureaux de merde … Des gars qui connaissent même pas ton nom … Tu rates ta vie à rester là dedans … » Elle avala sa gorgée de travers. Finalement, c’était bien lui qu’elle détestait. Qui il était pour la juger ainsi cet abrutit. « Tu crois que tu es mieux qu’eux ? Tu fais parti de ses types là Lysander, je fais tes photocopies et tes cafés ! Peut-être que tu couches pas avec les nanas des autres, mais tu fais quand même parti de ce monde qui semble être tellement de la merde à tes yeux ! T’as pas le droit de me juger comme ça ! » Nom de dieu, pour qui il se prenait l’idiot ? « C’est vrai, mais toi tu mérites mieux que ça … Et tu campes sur tes positions, c’est bête, tu vaux mieux que ça. Arrête de foutre ta vie en l’air comme ça … » Elle lui posa sa fichue bouteille sur les genoux avant de se relever de de lui foutre des tapes dans le dos comme une hystérique. « T’as pas le droit de dire ça ! T’es qu’un pauvre type ! Dégage ! Jveux plus te voir, c’est plus la peine de squatter devant ma porte ! » Elle s’en alla furieuse et elle avait bien raison, tout comme lui d’ailleurs aussi dur que ce soit à admettre il avait raison. Plus rien ne la retenait à New-York, elle avait des rêves, elle allait les réaliser. Les jours passèrent et elle mit la clefs sous la porte pour rentrer chez elle, sans prévenir personne.